Cette équipe municipale est dangereuse en ce sens que par facilité, par démagogie, par incapacité à analyser, à imaginer, à traduire en actions - en quelque sorte à travailler pour les Vitryats -, elle se lance dans des promesses inconsidérées, dans des solutions aventureuses et contradictoire avec la réalité se faisant elle gaspille le peu de moyens à notre disposition (et qui seraient de plus en plus comptés).
Galerie Hamois ext
Mauvaise analyse, mauvaise identification des causes, démagogie, tous les ingrédients sont réunis pour faire de l’opération « Hamois » un couteux fiasco : 3,3 millions d’euros et peut-être plus !
Quelle légèreté, quel manque de sérieux dans l’approche du dossier et les orientations prises qui ne se basent sur aucun schéma de développement commercial local, ni sur les prospectives démographiques, ni sur l’évolution urbaine du quartier. Aujourd’hui à Vitry-le-François, au Hamois, axer toute la transformation du quartier autour du centre commercial et l’avenir de cet espace, le parti prix architectural, sa configuration au service prioritaire d’une surface alimentaire, y mettre tous nos moyens est une stupidité ! C’est s’exonérer de penser dès aujourd’hui à l’acte III de la rénovation urbaine sur le quartier, pour les dix années à venir et y consacrer toutes nos études, tous nos moyens financiers (y compris les 3,3 millions d’euros) et humains. Autant de temps perdu dans l’attente d’un échec prévisible.

Que voulons-nous faire de ce quartier pour le réconcilier avec ses habitants ? Ce quartier qui à l’identique de la Fauvarge à vocation à faire partie du cœur de la ville pour peu qu’on l’ouvre un peu plus vers le centre historique et que l’on établisse une continuité urbanistique. Cela passe par :
- La déconstruction d’immeubles inadaptés aux conditions de vie voulues et souhaitées par les habitants pour aérer et ouvrir le quartier ;
- La reconfiguration et la requalification des espaces publics avec une intégration d’espaces privés (aux fonctions aujourd’hui mal définies) L’idée étant de réaliser une véritable privatisation des espaces restant à disposition des seuls résidants ;
- La rénovation des parties communes des immeubles (ascenseurs, halls d’entrée, couloirs,…) ;
- L’amélioration du confort phonique des appartements ;
- La redéfinition des endroits de stationnement entre privé et public avec une sécurisation des parkings.
Mais aussi un découpage du quartier en sous-ensemble d’îlots pour en définir des traitements spécifiques, les identifiants clairement. Ces îlots pourraient être confiés à des référents (appelés comme on veut : concierge, gardien ou d’un autre nom) dont l’une des missions serait d’assurer la présence de l’institution (bailleur ou ville).
- La mise en chantier d’un centre d’hébergement résidence sociale pour accueillir et accompagner hors du droit commun du logement, la grande fragilité.

Il faut impérativement amarrer le quartier du Hamois au centre de la ville. Il n’est qu’à quelques centaines de mètres de la place du marché. Cela passe par la transformation en voirie urbaine (comme l’avenue du Général de Gaulle) du contournement routier, rue Saint Abdon.
Il faut aussi faciliter et renforcer la vie associative et la proximité, la convivialité des services. C’est sur ce thème qu’il faut penser l’avenir des locaux du centre commercial ! Une presse, un café, une boulangerie sont dans ce concept de proximité « conviviale ». Mais il faut aussi traiter le problème de l’isolement, des personnes seules et/ou âgées par un service adapté, par exemple en organisant un portage des achats à domicile.

Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Quelle est la situation actuelle ? Un constat qui s’impose et dont ne veulent pas tenir compte les élus majoritaires :
1- La densité commerciale en m² pour l’alimentaire sur Vitry est supérieur à la moyenne départementale, elle-même supérieure à la densité nationale. Cette densité n’a cessé d’augmenter ces dernières années avec en plus l’apport de m² supplémentaire (extension de Leclerc, ouverture de Lidl, ouverture d’un 2ème Aldi)
Dans l’affaire de la friche Pinté, sur laquelle un « promoteur » souhaitait implanter un centre commercial ; J-P.BOUQUET, alors dans l’opposition, avait estimé que ce projet ne tenait pas la route et était même dangereux en ce sens qu’il mettait en péril d’autres commerces sur Vitry.
2- La démographie en chute sur l’ensemble de la ville et sur le quartier encore plus avec une vacance des logements qui explose. Il y a donc moins de consommateurs potentiels.
3- Le développement d’une autre offre en alimentaire, devenue de proximité grâce au traitement de l’avenue du général de Gaulle : Intermarché, Norma, Noz, Mc Do. (La présence d’une pharmacie renforce l’attraction de cette zone). Tout apport supplémentaire déséquilibrerait un peu plus l’ensemble : une offre en hausse accompagnée d’une demande en baisse.
4- Le pouvoir d’achat sur Vitry qui est parmi les plus faibles du département (246ème rang et avant dernier devant la Chapelle Saint-Luc, avec un revenu médian en 2008 de 13365 €) et cela ne s’est pas amélioré.
5- Une image du quartier, y compris de la part de ses habitants, qui n’incite pas à y faire ses courses
6- Une offre discount omniprésente sur la place avec comme enseignes : 2 Aldi, 1 Norma, 1 Lidl, 1 Noz
7- Une faiblesse de l’autre partie de l’offre commerciale qui favorise l’évasion (Bazar, Habillement, Décoration,…)
8- Des liaisons facilitées avec des villes dont l’offre a explosé (Les Escarnotières sur Châlons, Le Chêne Saint-Amand sur Saint-Dizier)
9- Une tendance qui ne s’inverse pas à Vitry, contrairement à ce qui se passe dans d’autres villes, en effet de par leur situation les hypermarchés et supermarchés jouent un rôle de magasin de proximité : Leclerc, Intermaché, Super U à cela s’ajoute d’autres enseignes comme Match, Petit Casino, Thiriet,…

Ceci devrait amener nos décideurs à réfléchir sur la pertinence de leurs choix et les priorités pour ce quartier. Quartier sur lequel il serait temps de passer à l’opérationnel, tant il devient difficile de tenir plus longtemps dans cet état sans en subir les conséquences sur toute la ville. Mais malheureusement, un constat s’impose aux Vitryats, cette équipe municipale ne fait bien les choses que lorsqu’elle exécute (ou inaugure) les projets de ses prédécesseurs : parc de Rome Saint-Charles, Place de la gare, Avenue Moll, Avenue Marcel Bailly (avec la passerelle), Place Giraud,… Autant de dossiers imaginés et ouverts sous le précédent mandat.
Et l’on attend encore le pôle social ou les nouveaux bâtiments du centre social et culturel, outil indispensable pour mener à bien le volet social de la transformation urbaine.

Quand il s’agit d’être un tant soit peu imaginatif, c’est une autre paire de manche. Pour anecdote, il aura fallu attendre presque 4 ans, à l’actuelle équipe municipale, pour apprendre ce que l’on savait depuis les années 90. Le centre nautique aura un bassin de 25m avec 8 couloirs (ouf ! c’est la norme). Il y aura des équipements ludiques. Vous vous rendez compte du remue-méninge qu’ils ont du s’infliger pour en arriver là, 20 ans plus tard !
Mais pour en savoir davantage 20 ans plus tard, il faudra encore attendre le rapport d’un consultant comme si, par exemple, le choix de la gestion soit en mode privé, soit en délégation de service public, soit public en régie autrement dit ce qui conditionnera les tarifs, les ayants-droits et le mode d’exploitation du futur centre nautique n’était pas le choix du politique.


M.BIARD

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