Retour sur les conseils de quartier (4/4)
05 juil. 2012Les conseils de quartier : lieu de la démocratie participative ?
Les élus en charge d’animer ces réunions de quartier, venus porter la bonne parole, devrais-je dire plutôt leur bonne parole, n’apprécient guère la présence de contradicteurs à ces réunions, leur reprochant de venir y faire de la politique. C’est pourtant bien ce qu’ils y font ? Eux ont le droit de faire de la politique mais pas les autres. Drôle de démocratie participative.
Ils réinventent à leur avantage certaines vérités, détournent les réponses aux questions quand la réalité est douloureuse, dérangeante. Pas la peine alors de s’étonner en public et de déplorer qu’il y ait une désaffection de ces réunions publiques, car les sujets qui fâchent sont assez vite balayés d’un revers de manche.
Quelques exemples vécus aux réunions du Hamois et du Grand Parc :
- M.MOUTON a annoncé aux 25 personnes présentes à la réunion du Hamois, que ce dit quartier était le grand oublié du Programme de Rénovation Urbain. FAUX, il n’a pas été oublié, simplement pas retenu par l’ANRU.
- A la question « comment expliquez-vous la fermeture de l’école maternelle du Mont-Berjon ? ». M.MOUTON a répondu que c’était pour des raisons économiques, qu’il y avait des classes inoccupées dans les deux maternelles du Hamois. En tant que bon gestionnaire qu’il était cohérent de fusionner les structures, cela ne servant à rien de chauffer des classes vides. Certes, mais l’explication première qu’il s’est refusée à donner et à admettre c’est bien parce qu’il y a une chute démographique dans le quartier il y a des classes de vide. C’est un fait incontestable. Cette fuite des familles fragilise les structures scolaires au point de les regrouper. Ce même paramètre démographique ne peut-il pas remettre en cause l’implantation d’une surface de vente de 500 m² au cœur du quartier. Une simple épicerie « de dépannage », ne pourrait-elle pas suppléer à la demande des habitants du quartier qui veulent, et c’est leur droit, quelques commerces de proximité. On pourrait ainsi économiser quelques millions d’euros d’argent public qui pourraient être investis dans des actions plus pérennes.
- A la question « quel est l’intérêt de rebaptiser l’école maternelle du Hamois suite à la fusion avec l’école maternelle du Mont-Berjon ? » M.MOUTON a dit ne pas être au courant de cela, me demandant où j’avais appris cette information. Il a été semble-t-il surpris par cette question, car en sa qualité de 2ème adjoint au maire, il n’était pas au courant de cette affaire. Ce n’était pas une invention de ma part, encore moins une divagation, puisque annoncé dans le quotidien L’UNION du 16 juin 2012 et information connue bien avant des personnels de l’école, donc je suppose des personnels de la mairie y compris des élus. Est-ce la question qui est dérangeante ou la réponse qui en découle ? Une fois de plus, on botte en touche…
- M.BURKEL pour justifier la livraison tardive de l’aire d’accueil des gens du voyage a dit à l’assistance que la faute incombée à l’ancienne équipe municipale car rien n’avait été fait pendant les 7 années de mandat de M.BIARD, qu’il a fallu tout reprendre à zéro. FAUX, le dossier était quasi finalisé, voir article déjà publié dans ce blog (lien article
Autre moment pittoresque, la tentative de présentation des grandes lignes budgétaires au travers d’un fascicule de 8 pages. L’idée de départ est honorable, la suite l’est moins. Ni M.MOUTON, ni M.BURKEL ont été en mesure de présenter clairement et simplement les quelques chiffres clés du budget. Difficile de comprendre un budget pour les non-initiés quand le document est donné sans explications écrites et/ou orales. Il est, à mon sens, inadmissible que les adjoints au maire ne puissent pas répondre à quelques questions, des plus basiques qui soient, sur les grandes lignes budgétaires. Cette incapacité à répondre en toute clarté, est-ce de l’incompétence ou de l’ignorance ?
À leur corps défendant vu la piètre qualité pédagogique du document remis aux quelques personnes présentes, ils ne pouvaient pas faire autrement que de se mélanger les pinceaux. De par leur fonction, ils auraient au moins pu faire l’effort de l’étudier avant de le distribuer. Voici quelques points que j’ai relevé et qui m’ont posé quelques interrogations :
- Page 2 : un tableau met en avant une « gestion plus efficiente : des ressources plus faibles mais une rigueur accrue dans les dépenses ». Ce tableau compare les recettes et les dépenses réelles de fonctionnement, ainsi que les dépenses de personnel, l’encours de la dette et les dépenses d’équipement. Tous ces chiffres sont donnés par habitant et comparés avec la moyenne des autres communes de 10 000 à 20 000 habitants en 2011. Il aurait été plus judicieux, pour que la comparaison soit valable donc pertinente, de le faire en tenant compte de la moyenne du revenu mensuel net des habitants plutôt que de la taille de la population. Il est vrai que le critère retenu, par les auteurs de ce document, permet par une lecture rapide, mais tronquée, de faire retenir à la population qu’à Vitry on dépense moins qu’ailleurs. Est-ce là un gage de qualité d’une bonne gestion, pas évident car avoir moins de dépenses que la moyenne ne veut pas forcément dire faire des économies. Autre question, quel est l’impact du transfert de compétences municipales vers la communauté de communes sur ces données chiffrées, et ne finira-t-on pas par le faire payer un jour aux habitants par une taxe communautaire ?
- Toujours à la page 2 : un histogramme montre la poursuite de la baisse du taux du foncier bâti entre 2010 et 2012 comparé au taux moyens des communes marnaises en 2011. Tiens la référence servant à la comparaison est changée, nous n’avons plus de données nationales mais seulement des données départementales. Sans explication, comprenne qui pourra ce graphique. En plus est rajouté « impôts : 426 €/Vitryat, contre 508 €/hab de la strate ». Il n’est pas précisé de quelle strate… Je suppose que la volonté est de vouloir démontrer une fois de plus (et faire retenir aux gens), qu’à Vitry on paye moins d’impôts qu’ailleurs. Pour ma part la démonstration ne me convainc pas, je ne nie pas la véracité des données présentées, je pense simplement qu’on ne peut pas les aligner de la sorte pour les comparer, ou bien alors il faut en donner une grille de lecture compréhensible et juste.
- Pages centrales 4 et 5 : deux camemberts qui détaillent « D’où vient l’argent ? » et « Où va l’argent ? » Pas de quoi en faire un fromage, sauf que le total des recettes (d’où vient l’argent) est de 21 585 000 € contre 12 856 122 € pour les dépenses (où va l’argent ?). Les chiffres présentés montrent un budget qui n’est pas équilibré, il y a un tout de même un écart de 40 % entre les recettes et les dépenses. Où sont passés les 8 729 378 € manquants ? Je n’ai pas eu de réponse à ma question. À quelles dépenses correspondent ces 40 % ? Pourquoi ne figurent-il pas dans le graphique ? Sans aucune suspicion quant à l’utilisation de cet argent, je tiens à le préciser, est-ce un oubli ou une volonté de ne pas donner toutes les informations ?
Un document synthétique se doit d’être le plus explicite et le plus rigoureux dans ses explications et ses présentations, malheureusement ce n’est pas le cas, pourquoi ?
Quel est le but recherché dans la distribution d’un document que très peu de personnes peuvent comprendre ? Y-a-t-il manipulation des chiffres pour manipuler les personnes ?
Beaucoup de questions, et peu de réponses …
J.HARLE