Modification du Plan d’occupation des sols de la ville de Vitry

Quartier du Vieux Port – Stade Jules Ferry

Conseil Municipal du 21 janvier 2010

Extraits de l’intervention de Michel BIARD

 

Monsieur le Maire, nous sommes là au cœur de ce qui nous oppose, votre politique du logement et de l’aménagement du territoire. La modification du POS (Plan d’Occupation des Sols) n’en est qu’un des effets secondaires.

Cette politique est d’autant plus incompréhensible que vous disposez des données d’une situation qui devraient vous inciter à en changer :

une explosion du nombre de logements vacants (quelques soient leur type et leurs caractéristiques anciens – neufs – rénovés – du parc privé comme du parc social – conduisant à une situation jamais vue où un bailleur social est réduit à offrir des primes au bail ou des primes de parrainage pour attirer les locataires et enrayer sa vacance.

la poursuite confirmée d’une érosion démographique et de l’exode des vitryats.

des programmes qui peinent à voir le jour ou sont abandonnés.

 

Cette situation gagne les communes de la périphérie (Frignicourt, Marolles, Vauclerc) qui ont dans un premier temps profité du déplacement dans le logement social en accueillant ces dernières années sur leur territoire cette forme qui était peu présente ainsi que des programmes d’opérateurs financiers dans le cadre des lois de défiscalisation Robien et Borloo.

Aujourd’hui nous voyons apparaître là aussi comme dans de nombreuses rues de Vitry une  vacance « des pancartes ».

 

Alors pourquoi ne pas faire la même analyse !

Pourquoi ne pas tirer les enseignements de cette situation  - avant les programmes du PRU – du Grand Parc – ou des Bords de Marne, etc… des centaines de logement verront et voient le jour - et conduire une autre politique ou pour le moins prendre le recul nécessaire au lieu de traiter dans l’urgence. Vos analyses sont fausses parce qu’obscurcies par une idéologie coupable (électoraliste, budgétaire, plus nombreux, donc plus riches) mais aussi plus de charges sociales avec au final un écart négatif.

 

Nous avons pris largement notre part dans le logement social, au point qu’aujourd’hui c’est même de la spécialisation dans cette forme d’habitat dont il est question à Vitry, avec en corollaire la paupérisation* définitive de la ville avec la nouvelle donne de restitution, un effort encore accru des derniers habitants.

  * paupérisation = appauvrissement continu d'un individu ou d'un groupe d'individus, pouvant l’amener à se sentir exclu de la société

Aujourd’hui nous nous sommes efforcés par le PRU de traiter le bâti, nous n’avons pas résolu les problèmes de l’humain. Posons-nous la question pourquoi choisi-t-on d’habiter telle ville, tel bourg ou village ?

D’abord parce qu’on s’y sent bien, le travail est bien sûr un critère mais la mobilité gagnée n’en fait plus un critère aussi déterminant, il s’apprécie à l’échelle du bassin de vie. C’est d’abord un choix de vie ou c’est une contrainte de vie si on y est obligé comme l’éprouve aujourd’hui de nombreux vitryats.

 

Notre objectif politique doit donc être celui d’inverser cette tendance en permettant que ce soit un véritable choix pour le plus grand nombre. Pour ce faire nous devons établir les éléments d’attractivités recherchés et exigés par ceux de nos concitoyens qui ont la maîtrise de leur choix (et l’on revient au débat d’orientations budgétaires et à la fiscalité), ceux qui demain de par leur apport en richesse contribueront à une véritable mutualisation du financement de nos besoins.

 

Est-ce en modifiant  notre POS pour supprimer un espace public, un stade, un espace vert au profit d’un programme immobilier que demain les Vitryats vivront mieux ?

Est-ce que des investisseurs privés prendront la décision ou le risque de placer leur épargne ou leur investissement dans l’immobilier à Vitry sous cette forme – sous maîtrise d’œuvre du logement social ?

Est-ce que la mixité sociale est possible sur des programmes ou doit être à l’échelle de la ville ?

Le doute est permis !

 

Pour nous les grandes raisons qui font le choix de résidence et qu’on ne trouve pas à Vitry sont ailleurs, tout comme les priorités. L’admettre / le reconnaître est déjà entrer dans le processus pour les traiter.

La tranquillité – l’image :

Comment faire oublier les images violentes – traumatisantes encore bien présentes dans les esprits,  les faits divers s’étalant dans la presse et leurs effets dissuasifs !

Un foncier libre à des coûts maîtrisés :

Nous avons un rôle pour réguler le marché - Nous devons favoriser les petits programmes privés qui ont démontré leur attrait alors que nous avons vu l’échec des programmes d’accession administrés qui se sont reconvertis en locatif.

S’attacher à maintenir un bon niveau de services publics ou privés :

Santé- éducation – transport – commerces – culture – animations, etc…tout ce qui fait la différence entre une petite ville et un gros bourg.

Une ville agréable dans son urbanisme et ses espaces publics, comme nous nous sommes attachés à la construire ces dernières années.

 

Voilà qu’elles devraient être les priorités et la feuille de route des élus pour inverser la tendance et retrouver la croissance démographique (ou tout au moins dans un premier temps enrayer l’exode).

C’est ce que nous nous sommes attaché à faire avec le PRU – la mise en chantier de la place de la Gare – le dossier de l’avenue Moll et de la nouvelle bibliothèque- etc…

2010_02_02--7-.JPG

Ce n’est pas en supprimant les stades et les espaces verts pour y construire du logement social – mais au contraire en dédensifiant les quartiers d’habitat social en y réalisant des espaces verts comme à Rome Saint Charles (le parc SNCF, dans le PRU lancé dés 2005) que nous créerons les conditions d’attractivité et ainsi donner envie à d’autres populations de nous rejoindre.

 

Retour à l'accueil